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La Croix-Rousse à travers les siècles : Quelle est l’histoire de ce quartier emblématique ?

Publié par Virginie DELHAYE de BARJAC le 12 juin 2025
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Perchée sur les hauteurs du 4ᵉ arrondissement de Lyon, la Croix-Rousse est bien plus qu’un quartier de la cité rhodanienne où il fait bon vivre. C’est un véritable livre d’histoire à ciel ouvert que nous vous proposons de rouvrir aujourd’hui.

Des voies romaines aux révoltes des canuts, des pentes escarpées aux traboules secrètes, chaque pierre du quartier raconte un fragment du passé lyonnais. Croix-Rousse Immobilier, votre agence immobilière à Lyon 4, vous invite à découvrir l’histoire riche et mouvementée de ce quartier singulier, dont l’identité forte continue de séduire habitants et visiteurs.

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Des origines antiques à l’urbanisation progressive

Avant de devenir le cœur battant d’un quartier ouvrier, la Croix-Rousse fut d’abord un territoire sauvage à côté de Lugdunum, la cité romaine qui s’établissait sur la colline de Fourvière. Dès l’Antiquité, des voies romaines traversaient ce secteur stratégique qui reliait Lyon au nord de la Gaule.

Le nom « Croix-Rousse » apparaît vers le milieu du XVIᵉ siècle, lorsque, en 1560, une croix en pierre de Couzon, reconnaissable à sa couleur ocre, est érigée sur le plateau. Installée à la croisée des chemins, elle donne son nom au jeune faubourg agricole.

À savoir : Les pierres de Couzon, ou pierres dorées, datent de l’Aalénien (environ 170 millions d’années). Leur teinte dorée provient des oxydes de fer, et les entroques, fragments de crinoïdes fossiles, reflètent la lumière, donnant à la pierre son éclat caractéristique. Extraites principalement dans le Pays des Pierres Dorées, les Monts d’Or et le Beaujolais, ces pierres ont été largement utilisées pour la construction de bâtiments, donnant aux villages de la région une apparence chaleureuse et lumineuse.

Durant plusieurs siècles, le plateau reste rural, couvert de vignes et de cultures maraîchères. Mais la proximité avec la Presqu’île attire progressivement des habitants, des artisans, puis des commerçants.

Le saviez-vous ? Lugdunum, ancien nom de Lyon, signifie « colline de lumière » en Celte. Fondée en 43 av. J.-C. par le Romain Munatius Plancus, elle devient la capitale de la Gaule Lyonnaise et la plus grande ville de Gaule. Avec le temps, la ville devient Lyonna au Moyen Âge, puis Lyon, reflet d’un passé celte, romain et médiéval.

L’ère des canuts : naissance d’un quartier ouvrier et emblématique

L’arrivée massive des métiers à tisser au début du XIXe siècle bouleverse le visage du quartier. Repoussés des quartiers centraux par le manque d’espace, les canuts, des artisans de la soie, s’établissent alors à la Croix-Rousse. Ce sont eux qui, en quelques décennies, en font le berceau de l’industrie textile lyonnaise.

À savoir : Lyon est devenue la capitale de la soie en 1536. Grâce à sa position stratégique et au savoir-faire des artisans, la ville a su développer une industrie florissante. Au XIXe siècle, la soie représentait l’essentiel de l’économie lyonnaise, avec des milliers de métiers à tisser et une main-d’œuvre abondante. Aujourd’hui encore, cet héritage est visible dans les quartiers historiques et les institutions dédiées à la soierie comme le Musée des Tissus, la Maison des Canuts et l’association Soierie Vivante.

Pour répondre à leurs besoins, de nouveaux immeubles appelés « logements canuts » voient le jour. Conçus pour accueillir de grands métiers Jacquard, ces bâtiments se distinguent par des plafonds de plus de 3 mètres de hauteur, de grandes ouvertures vitrées et des poutres apparentes. Beaucoup de ces logements sont encore visibles aujourd’hui et constituent un patrimoine architectural unique.

Mais au-delà de l’urbanisme, c’est toute une culture ouvrière qui s’installe sur la colline. Les révoltes des canuts en 1831 et 1834, parmi les premières insurrections ouvrières d’Europe, ont profondément marqué l’histoire sociale de la France. Face à la précarité croissante, à la baisse des salaires et au refus des négociants d’instaurer un tarif minimum, les tisseurs de soie lyonnais se sont soulevés pour défendre leur dignité et leurs conditions de travail. Leur cri : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant » est devenu le symbole de leur lutte. Ces soulèvements illustrent les tensions sociales de l’époque et ont contribué à l’émergence d’une conscience ouvrière en France.

À noter : La devise des canuts, « Vivre en travaillant ou mourir en combattant », ne traduisait pas une volonté d’obtenir davantage de travail, mais exprimait une aspiration à vivre dignement grâce à leur labeur. Ce cri du cœur était notamment arboré sur un drapeau noir.

Rattachement à Lyon et transformation du quartier

Le 24 mars 1852, un décret impérial rattache la Croix-Rousse à la ville de Lyon. Ce rattachement s’inscrit dans une politique d’expansion urbaine visant à intégrer les faubourgs ouvriers à la ville, notamment après les révoltes des canuts. La Croix-Rousse devient alors le 4ᵉ arrondissement de Lyon, marquant un tournant dans l’histoire administrative et sociale de la ville.

Ce changement administratif marque aussi le début d’une phase de modernisation, avec la création de grandes artères comme le boulevard de la Croix-Rousse, la construction d’écoles, de marchés, et surtout d’un hôpital, pensé pour améliorer les conditions sanitaires d’un quartier alors densément peuplé.

L’identité ouvrière reste forte, mais le quartier se diversifie. Des commerces, des cafés, des lieux de sociabilité et de culture émergent, créant une vie locale intense et solidaire. La colline devient peu à peu un village dans la ville, avec ses codes, ses rythmes et son propre imaginaire.

Du déclin industriel au renouveau urbain

Au XXe siècle, l’industrie textile connaît un déclin progressif. Les métiers à tisser disparaissent, les ateliers ferment. De nombreux logements sont laissés vacants, et la Croix-Rousse entre dans une phase de repli.

Mais très vite, ce cadre atypique séduit de nouveaux habitants. Les logements canuts sont réhabilités, prisés pour leur cachet unique. C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui. Les artistes, intellectuels et professions libérales investissent le quartier, attirés par l’atmosphère bohème et les vues imprenables sur la ville.

La colline devient alors un lieu de mixité sociale, mêlant anciens ouvriers, jeunes créateurs, familles et retraités. Le tissu associatif se renforce, la vie culturelle reprend de l’élan, et les marchés, comme celui du boulevard, retrouvent leur effervescence.

Une mémoire vivante dans l’espace urbain

Aujourd’hui, la Croix-Rousse n’a rien perdu de son âme. Elle continue de porter haut les valeurs de solidarité, de créativité et d’engagement social. Cette mémoire est omniprésente dans le paysage urbain :

  • Les fresques murales racontent les luttes passées.
  • Les traboules, passages discrets et sinueux entre deux immeubles, rappellent l’ingéniosité des ouvriers.
  • Les lieux culturels comme la Maison des Canuts ou le jardin Rosa Mir perpétuent un héritage unique.
  • Les noms de rues comme Austerlitz ou celle des Fantasques sont des clins d’œil à l’histoire locale.


Le saviez-vous ? Lyon est l’une des capitales mondiales des fresques murales. Parmi les plus emblématiques, le Mur des Canuts à la Croix-Rousse, réalisé en 1987, est notre préféré. Avec ses 1 200 m², c’est la plus grande fresque en trompe-l’œil d’Europe. Elle évolue au fil du temps pour refléter les changements du quartier et de ses habitants, offrant une immersion vivante dans l’histoire lyonnaise.

Même le marché de la Croix-Rousse, l’un des plus animés de la métropole, continue de jouer un rôle central dans la vie du quartier.

Conclusion : un passé qui façonne le présent

La Croix-Rousse est un quartier profondément attaché à ses racines. Chaque immeuble, chaque traboule, chaque placette raconte un pan de son histoire : celle des canuts, de la lutte ouvrière, de la fierté artisanale, mais aussi de la reconquête urbaine et de la résilience.

Comprendre l’histoire de la Croix-Rousse, c’est aussi mieux comprendre pourquoi ce quartier séduit autant aujourd’hui : pour son authenticité, sa richesse patrimoniale, son ambiance humaine et conviviale.

Chez Croix-Rousse Immobilier, nous croyons que cette mémoire est une véritable valeur ajoutée. Elle confère une identité forte au quartier et un caractère unique à ses biens immobiliers. 

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